Sarkis à la Galerie de France

Sarkis exposait à la Galerie de France du 27 février au 12 avril 2003, ses " voyages en aquarelles ". Voyages on ne peut plus déroutants comme toujours quand il s'agit d'un artiste qui a ce pouvoir de traverser nos habitudes pour nous désorienter. Une vitrine dont l'espace n'a pas été occupé dans sa verticalité, comme pour une exposition de tableaux en pied, mais exploitée dans toute sa surface au sol. Une jonchée de feuilles blanches aux divers motifs aquarellés sur lesquelles a été plantée une armée de grands couteaux identiques (comme ont peut en trouver au BHV tout proche), dont les lames portent des noms de villes : Delft, Amsterdam, Istanbul, etc. Europe des arts, Europe des armes ! À l'intérieur, tout un pan de murs reçoit les figures de l'identité : marques digitales couvrant des silhouettes d'églises arméniennes. C'est la chair d'un homme qui rejoint l'œuvre collective d'une culture, une histoire dans l'Histoire comme une saisissante rencontre dans un acte de reconnaissance. Autre installation. : des pupitres de musiciens portant des carnets d'aquarelle et orientés vers une sorte de chef d'orchestre : un écran vidéo. Sur ces pupitres, un vague lavis au milieu duquel - mais décentré - règne la marque digitale déjà évoquée. Sur l'écran, une figure identique. Voilà comment on " musicalise " la peinture, en lui donnant une dimension métaphysique, comme si le regardeur se trouvait lui-même " orchestré " par le maître lumineux des ces partitions individuelles.

Mars-avril 2003

 

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