Les consignes :
1) Choisir une dizaine de mots dans une page de journal
2) Faire une ou plusieurs phrases avec ces mots.
( On peut recombiner ces mêmes mots afin d'obtenir de nouvelles phrases ).
3) Donner une définition personnelle de ces mots, selon ce que vous inspirent leurs sonorités (non pas une définition sémantique, mais phonétique). Donner libre cours à sa fantaisie.
4) Substituer les définitions trouvées aux mots correspondants, dans les phrases qui ont été faites. (On peut modifier au besoin ces défintions pour mieux les intégrer dans une syntaxe).

Un exemple :

1) Les mots choisis :
référence, terrorisme, illustration, naïf, démocrate, médias, président.
2) La phrase :
toute référence au terrorisme, comme illustration naïve de la démocratie, fait mal au président des médias.
3) Redéfinitions personnelles des mots choisis :
référence : rêve de fer rance
terrorisme : isthme où l'heure est enterrée
illustration : il s'use à force de frustration
naïf : tif de nana
démocrate : l'art de décrotter les modes
médias : Les mèdes étaient des as
président : le pré aux dents de scie
4) La substitution :
________________________________


Tout rêve de fer rance, à l'heure où s'enterrent les isthmes, s'use à force de frustration. Les tifs de cette nana qui a l'art de décrotter les modes, sont comme un pré en dents de scie où les Mèdes joueraient aux as.


Variante : avec d'autres définitions
____________________________________________________


référence : rêve de fer rance/ rêve de faire rance
terrorisme : isthme où l'heure est enterrée/enterre ton or aux cimes
illustration : il s'use à force de frustration/toute île est un lustre en action
naïf : tif de nana/l'if n'a pas fini de nous haïr
démocrate : l'art de décrotter les modes/crâne des rates
médias : Les Mèdes étaient des as/médisants
président/ce : le pré aux dents de scie/ si près, si dense


________________________________________

quand le rêve se fait rance
enterre ton or aux cimes
de ton île où tout lustre est action
l'if n'a pas fini de te haïr
et le crâne des rates médisantes
se mêle au pré en dents de scie

Essais de deux participants à l'Atelier du 9 novembre.

L'essai de Suzanne :
1) mots choisis dans le journal Le Monde :
Danse, video, vedette, chorégraphie, maintenant,debout, espace, obstacle, esseulé, plateau, danseur, horizon.

2) les phrases construites avec les mots choisis :
Variante 1 : Debout dans un coin où l'espace est réduit, le danseur esseulé sur le plateau fait une chorégraphie devant une video. Maintenant, il interprète une danse savamment ponctuée d'obstacles. Une grande vedette se dresse à l'horizon.
Variante 2 : La danse sur video cassette met en vedette la chorégraphie de l'artiste. Maintenant il se maintient debout dans un espace où les obstacles le tiennent esseulé sur le plateau avec plein de danseurs à l'horizon.

3) Traduction des mots :
Danse dense (compact)
Video => vide haut
Vedette => mère denis
Chorégraphie => corps et graphie ( écrit)
Maintenant => tenant les mains
Debout => bouder
Espace =>des spasmes
Obstacles => obstinée
Esseulé => est seule ce soir
Plateau => plat à eau
Danseur => dans la sueur
Horizon => horrible Suzon

4 ) La subsitution
Dense et compact était le produit pour nettoyer. Nous avons profité que la mère denis était là pour vider le haut du grenier. Nos avons nos corps fatigués et la tête pleine de graphies, nous tenant par les mains pour ne pas bouder. Nous avons quant même eu des spasmes. Malgré tout le travail, elle s'obstine à être seule ce soir avec un plat à eau, peut-être dans la sueur avec l'horrible Suzon.

4) Le poème :
Debout danseur et vois si l'espace
D'un instant tu chavires ou tu passes
Esseulé sur le plateau où
Chorégraphie et video
T'offriront des oracles
À bien des obstacles.
Artiste, danseur, interprète,
Qu'importe, pourvu que tu sois la vedette.
Allez va ton chemin à l'horizon
Tu y rencontreras ton amie Suzon.

L'essai de Véronique
1) Les mots choisis et leur traduction :

Sursaut => Saut vers le haut
Incarcération => séquestration
Opinion => pas de pognon
Initiative => pas de directive
Conniassances => naissance des cons.
Échec => pas perfect
Énigme => méninge
Histoire => pisser dans le couloir
Enthousiasme => chasser les miasmes
Liberté => terres des îles

2) Les phrases :
Variante 1 : De tous temps dans l'histoire, l'enthousiasme lié à l'apprentissage des connaissances, débouche sur la liberté d'opinion, tant à travers l'énigme que représente le sursaut de la lutte contre l'incarcération que par toutes les formes d'initiatives mettant en échec l'ignorance.
Variante 2 : Le sursaut d'enthousiasme, lié à la liberté d'opinion, constitue une énigme face à toute initiative d'incarcération des libertés qui demeure un échec à travers l'histoire.

3) La substitution :
Le saut vers le haut de la chasse aux miasmes, lié à la terre des îles des sans pognons, constitue une ménigne face à toutes, sans directives de séquestration qui demeure un pas perfect à travers ceux qui pissent dans les couloirs.


Atelier du 23 novembre 2002


1) confectionner des cartes d'environ 12 x 10 cm, en collant des images prises dans les magazines, n'importe quelle image ne comportant pas de texte : publicité, images de cinéma, caricature, images humoristiques, etc.
2) Donner une dizaine de mots aux participants, de manière qu'ils soient utilisés en partie ou totalement, dans l'exercice demandé. ( On peut également leur demander d'utiliser des mots comprenant certaines sonorités, par exemple : Ar Té Miss )
3) Distribuer un lot de cinq cartes ou plus aux participants, en prenant soin qu'elles soient retournées sur la table de façon à ne pas être visibles.
4) Chacun brasse son lot et range devant lui ses images, face contre table.
5) Puis on retourne une carte en gardant les autres masquées. Ensuite, à partir de cette image on commence par écrire une histoire.
6) La seconde carte est retournée. Elle doit permettre d'écrire la suite des premières lignes, et ainsi de suite jusqu'à épuisement de toutes les images.
7) lire les textes ainsi composés après avoir montré les images qui ont servi au récit.
NB : Chacun a droit à un seul jocker, en ce sens qu'il peut choisir une autre image si celle qu'il a tirée ne l'inspire pas.
Variante :
On fait passer le paquet d'images d'un participant à l'autre, et au fur et à mesure chacun tire un image, la montre aux autres pour que tous écrivent une phrase sur cette image. Deuxième carte tirée par son voisin, écriture de la suite à partir de cette seconde image. Et ainsi de suite.
Consignes :
1 ) une image = une phrase
2 ) conserver au récit une certaine cohérence
On lit ensuite les textes ainsi composés pour voir les différences.

Exemple/essai :
Mots à utiliser : voiture, grand, vitre, air, rue, monde, visage, villle, personne, colline.
Pas une voiture, ce jour-là, dans la rue, aux abords de la Grande Bibliothèque. Pourtant on était en plein jour, un jour d'été, un ciel sans nuage se reflétait sur les façades vitrées des bâtiments en forme de livre ouvert. A peine quelques personnes sur le trottoir.
Sauf un homme marchant en pleine rue, portant une toge jaune citron, le crâne rasé, l'air égaré dans cette portion de ville nette, aux lignes pures, presque sans plis. Il doit avoir une cinquantaine d'années, son air est doux, son visage franchement asiatique. Un homme d'un autre monde perdu dans un désert urbain.
À ce moment-là, une multitude personnes agglutinée sur la seule colline qui domine la ville, regarde effarée en direction de cette personne. On cherche visiblement à attirer son attention. L'une d'entre elles a même brandi son sac au-dessus des têtes et l'agite à qui mieux mieux. C'est un sac Vuitton en peau de kangourou, avec une bride et une fermeture éclair sur le côté, assez grand pour contenir une Bible de Jérusalem et un Robert des noms propres, sans oublier un téléphone portable, un agenda, quelques mouchoirs et un portefeuille.
Pendant ce temps, derrière ce groupe de personnes, indifférents à leur angoisse, s'appuyant sur le coffre d'une studebaker vert bouteille où se dresse une antenne radio, un jeune homme à collier et une jeune fille blonde se tiennent l'un contre l'autre en se regardant dans les yeux. A quelques mètres d'eux, un homme d'une quarantaine d'années, en tee-shirt et blue-jean, les observe, bras croisés.
Il est seul. Sa femme, archéologue, est partie depuis plusieurs jours. Elle gratte aujourd'hui la terre d'une île grecque en quête de choses anciennes et précieuses à ses yeux. Elle porte un chapeau de paille à larges bords. Elle a les bras nus. Elle tient à la main un instrument métallique, sans doute une pelle, et s'apprête à entamer le sol situé près d'une dalle dont ont peut voir le dessin.Elle ignore encore ce qu'elle cache.

Textes d'Atelier

Exercice d'atelier de novembre 2002

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